wise or not, i bet even comrade. (r)

Jour de repos, soit le premier jour de week end. Là où certains profitent enfin de faire la grasse matinée ou encore de s’autoriser deux jours de repos comme l’exigerait le saint jour du Seigneur, tu te contentes du pêché de flemmardise. Emmitouflée dans un pull polaire bien trop large pour toi mais hérité des années universitaires de ton frangin, les cheveux tressés en une tresse sur le côté, confortablement assise sur le sofa, le tout un bol de céréales de lait à la main, tu regardes un vieux film en noir et blanc datant des années quarante. Un grand classique dans la romance américaine, et comme toujours en grande sensible que tu peux être, ton intention est captivée par l’écriture et l’histoire de la mise en scène. Synonyme de traduction : tu es à fond dans le film et être dérangé serait un point pour te mettre en colère, toi qui de coutume ne t’énerve presque jamais. Du moins tant que l’on ne te pousse pas dans tes retranchements, tout va bien. Portant une cuillère de ton petit déjeuner à la bouche, tu entends la sonnerie de ton téléphone fixe retentir juste avant de laisser place à la boite vocale qui reprend le relais. Dès lors, c’est la voix de Dimitri qui s’exprime d’un timbre de voix de toute la mauvaise foi d’impatience du monde dont il peut faire preuve. « Belette tu as plutôt intérêt à avoir une bonne excuse parce que cela fait plus de deux heures que je poireaute devant le centre, non pas que je sois impatient mais n’abuse pas quand même ! En terme expéditif, je sais que tu es devant un film des années de l’arche de Noé et que tu as oublié qu’on devait se voir. ». Cette dernière assertion te sort de ta transe cinématographique et ta tête pivote directement en direction du téléphone. La fatigue ou l’oubli, tu avais complétement zapper ton rendez-vous avec ton meilleur ami. Décidément les vieilles habitudes ont la vie dure. Te levant rapidement, tu pauses ton bol sur la table basse avant de prendre le chemin de la salle de bain, le tout en ronchonnant. Dimitri te connaissait aussi bien que Mao et si cela continuait il parviendrait réellement à lire en toi comme dans un livre ouvert. Hors tes manières de vivre lui était aussi presque coutumières les siennes. Tu lèves les yeux au ciel en accélérant le mouvement afin de le rejoindre rapidement au Kennedy’s Mall. Si d’ordinaire vous vous y retrouviez pour faire du bowling ou des parties dans les arcades, cette fois c’était pour faire les magasins. Le seul point de renseignement que Dimitri avait bien voulu lui dire était qu’il avait besoin d’un avis féminin sincère et malicieux. S’il voulait une tenue d’une fille pleine d’assurance et de manière il pourrait repasser son tour, mais que ne ferais-tu pas pour lui. Ce n’est pas moins de trente minutes plus tard, que tu le retrouves devant le centre commercial en train de faire les cent pas. Le souffle court pour avoir couru entre le métro et la ruelle, tu passes les mains dans tes cheveux pour ramener quelques mèches rebelles. « Me regarde pas comme ça, cette semaine je n’ai pas dormi beaucoup d’où ma mémoire de poisson rouge. ». Dis-tu en haussant les épaules avant de le serrer dans tes bras, histoire d’aplanir un peu son air grincheux. « Evite de jouer grincheux, c’est pas terrible pour séduire la fille que laquelle tu te forces à faire du shopping. Adopte plutôt le profil de Prof, c’est bien mieux. ». Un rire t’échappe.